Une question de vie ou de mort
Alors
que deux otages des FARCS viennent d’être libérés, l’inquiétude grandit quant à
l’état de santé d’Ingrid Bétancourt.
On
auraît dû se réjouir. Quatre libérations supplémentaires en 2008 après celle de
Clara Rojas et Consuelo Gonzalez survenue le 10 janvier dernier. Gloria
Polanco, Orlando Beltran, Luis Eladio Perez et Jorge Gechem, ont retrouvé leurs
proches au Venezuela, et doivent être reçus par Hugo Chavez ce matin.
Malheureusement,
les quelques nouvelles ramenées de la jungle ne sont pas réjouissantes, loin de
là. Elles sont alarmantes.
Luis
Eladio Perez, libéré hier, a vu Ingrid Bétancourt, pendant quelques minutes le
4 février, et témoigne : « Elle est très mal, très, très malade.
Elle est épuisée, physiquement et moralement. Ingrid est très durement
maltraitée. Ils ont passé leur colère sur elle et l'ont enchaînée dans des
conditions inhumaines ». La franco-colombienne souffrirait d’une hépatite
B.
Ingrid
est aujourd’hui l’unique otage femme retenue par les FARCS. C’est cet élément
qu’a avancé Hugo Chavez en demandant à Manuel Marulanda, chef de la guerilla,
de transférer l’ex candidate à la présidentielle en Colombie, en lieu sûr de
toute urgence. Le président français Nicolas Sarkozy a jugé que cet acte « positif »
et confirme « sa détermination à travailler » pour la libération de
tous les otages.
« La vie ici n’est pas la vie, c’est un
gaspillage lugubre de temps »,
avait écrit Ingrid dans une lettre à sa mère. Cette lettre accompagnée d’une
vidéo montrait une femme abattue, amaigrit, le teint malade. Les commentaires de l’époque
sous-entendaient déjà qu’Ingrid était malade et que ses écrits ressemblaient à
un testament.
La médiatisation de sa détention a fait d’elle
« le gros lot » du groupe marxiste. Mais Manuel Marulanda
prendrait-il réellement le risque de la laisser mourir comme une bête dans la
jungle ? Ou attend-t-il le dernier moment pour négocier au prix fort la
libération d’Ingrid ? Se dit-il peut-être que si Ingrid n’est plus otage,
personne ne parlera plus des FARCS ???
Autant de questions qui restent sans réponses. Une
chose est sûre : il y a urgence.
P.C.